Un risque industriel est un événement accidentel qui se produit sur un site industriel et entraîne des conséquences immédiates graves pour le personnel, les riverains, et l’environnement. Plusieurs secteurs sont concernés, comme la pétrochimie, le secteur minier, l’agroalimentaire ou le nucléaire. Leur fonctionnement implique en effet des activités à risques majeurs, mais aussi la manipulation et/ou le stockage de matières dangereuses, répertoriées à haut risque de toxicité, comme les hydrocarbures, les produits inflammables, les engrais, etc. Mais les installations elles-mêmes sont aussi sujettes à défaillance, qu’il s’agisse d’une tuyauterie industrielle, d’un équipement sous pression, ou d’une cuverie, et requièrent un contrôle régulier.
Par conséquent, ces sites industriels sont soumis à des réglementations spécifiques et à des contrôles réguliers. En somme, les risques industriels sont rares, mais leur gravité est importante. La catastrophe nucléaire de Tchernobyl (Ukraine) en 1986 ou l’exposition de l’usine AZF à Toulouse en 2001 en sont quelques exemples.
Plusieurs facteurs peuvent générer un risque industriel. On les divise en deux catégories. D’abord, les risques naturels, dus à un phénomène extérieur comme une catastrophe naturelle. Ce peut être un incendie déclenché par un feu de forêt, une avalanche, une inondation, un mouvement de terrain suite à un séisme, un cyclone, etc.
Viennent ensuite les risques technologiques, qui eux, sont engendrés par l’activité humaine. Un accident nucléaire peut survenir après la fuite de matière radioactive dans une cuve mal entretenue. Les exploitations minières sont soumises à la menace potentielle d’une rupture de barrage. Le transport de matières dangereuses comme des produits chimiques, par voie maritime, terrestre ou fluviale, comportent des risques : mauvaise manipulation, erreur humaine etc.
Les conséquences varient en fonction de la nature, de la gravité et de localisation de l’accident. Les effets sont classés selon trois typologies, qui peuvent se combiner.
Outre les effets directs sur les biens et les personnes, ces phénomènes entraînent généralement une pollution de l’air, une contamination des eaux ou laissent des sols pollués par des produits toxiques.
La définition du risque au sens du Code du travail et du Code de l’environnement est similaire. Les deux textes donnent une définition du danger, du risque et de l’accident ou dommage. Le danger est la propriété intrinsèque des produits, équipements ou procédés : l’usage de substances chimiques est un danger en soi. Le risque est l’exposition d’une cible à ce danger : le personnel d’une usine, la population avoisinante ou l’environnement autour. Par exemple, un cours d’eau proche d’une raffinerie ou d’une centrale nucléaire est exposé à un risque de pollution. Enfin le dommage cristallise les conséquences négatives d’un phénomène comme les atteintes aux personnes.
Puisque le risque zéro n’existe pas, un arsenal d’outils permet la prévention des risques, par la responsabilité du personnel dans l’utilisation des équipements, un contrôle assidu mené par une autorité compétente, une mise en place et un entretien conforme.
Les sites industriels représentant un risque intrinsèque sont classés. C’est la directive européenne dite « Seveso » qui impose aux États membres de l’Union européenne d’identifier les sites industriels présentant des risques d’accidents majeurs, et d’y maintenir un haut niveau de prévention. Les populations riveraines de ce site classé – environ 10 000 dans l’UE – doivent recevoir tous les cinq ans une information spécifique financée par les exploitants, sous contrôle du préfet, qui porte sur la nature du risque, les moyens de prévention mis en place, ainsi que sur les consignes à adopter.
D’autre part, les pouvoirs publics sont dotés d’un instrument destiné à maîtriser l’urbanisation future autour des sites à risques. Pour l’essentiel, les décisions d’exploiter sont prises sous l’autorité du ministère en charge de l’environnement et par le préfet de département assisté des services de l’inspection des installations classées. Enfin, c’est la DRIRE, la Direction régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement qui a la charge d’analyser des risques, et assurer le contrôle a posteriori des sites.